dimanche 17 mars 2024

1973 : le premier festival folk dans la région

mise en ligne le 2/10/2009
mise à jour le 19/12/2020 : ajout de 2 vidéos
mise à jour le 17/3/2024 : ajout d'infos et remplacement des images


collection Jean-Louis Montagut


En octobre 1972 l’arrivée du nouveau directeur de la MJC de Rosendael, Jean Peiffer, donne l'opportunité à Jean-Louis Montagut, d’organiser le premier festival folk de la région. Pour trouver des groupes les deux compères se déplacent au Festival d’Aubervilliers et Jean-Louis reprend contact avec Lionel Rocheman qu’il avait connu au Hootenanny à Paris. Il propose à Joel Lequette, responsable du folk Club de l’Ecole des Arts et Métiers à Lille, de profiter de la présence des musiciens pour les faire passer chez lui, ce qu'il accepte avec enthousiasme.
Le festival a lieu du 19 mai au 2 juin, Lionel Rocheman y amène toute sa bande : Maren Berg, Tran Quang Hai, le groupe Scalawag, indisponible, est remplacé par le Crazy Dogs Band (groupe bluegrass avec Laurent Vercambre), Lamine Conté et sa kora, Dick Annegarn, Marcel Dadi, le groupe Grand-mère Funibus prévu initialement ne viendra pas, les musiciens venant de se séparer. S’y ajoute le groupe Rum "découvert" par Jean-Louis (et Jean Peiffer) à Aubervilliers et le Croquignol String Band avec Cindy Musgrove, Michel et Alain Beaussant (le futur co-responsable de Folk Song International). Bref ce qui se faisait de mieux dans le folk français à ce moment là débarque à Dunkerque.

Les concerts ont lieu dans les différentes MJC de l’agglomération à Dunkerque, Malo, Rosendael et Grande-Synthe et le Festival se termine par un "gala", comme on disait, à la salle Romain Rolland de Saint-Pol-sur-Mer qui est enregistré par l'ORTF et diffusé par la télévision régionale (voir les extraits au bas de la page).
Ce fut un début de succès bien que les salles étaient petites, l'engouement déclenché se poursuivra par l'organisation de concerts réguliers à la MJC de Rosendael qui deviendra un des piliers de l'animation folk dans l'agglomération dunkerquoise.


cliquez sur les photos pour les agrandir
(archives de Jean-Louis Montagut)


*****


Des extraits du concert de Dick Annegarn et Marcel Dadi 
à la salle Romain Rolland de Saint-Pol-sur-Mer


générique


Bébé éléphant

Hésitation blues

L’orage

Traveling through


rencontre

Letter from Abi, [not for]

entretien avec Marcel Dadi


My old friend Pat

Les cuillères de Tran Quang Hai


d’autres vidéos folk de joueurdeflutiau sur YouTube



j'ajoute ces deux bijoux d'archives de l'INA :


En juillet de la même année Dick passe dans l'émission Pop2

présenté, à la fin (ne pas rater), par Patrice Blanc-Francard



et en 1972 au Petit Conservatoire avec Mireille, sa toute première télé sans doute.



*****

deux vidéos plus complètes sur le concert de St Pol sur Mer, où l'on entend Lionel Rocheman† et Maren Berg et un violoneux inconnu, Pierre FRANCK









dimanche 3 mars 2024

Groupe folk de la MJC de Rosendael

mise en ligne le 30/8/2009
mise à jour le 3/3/2024 : ajout de plusieurs photos


Photo Jean-Marie Dewitte dit Félix, collection personnelle


Je ne me souviens pas qu'on ait choisi un nom ! faut dire que ça n'a pas duré longtemps.
Le 24 avril 1974 je rencontre Jean-Louis à la MJC de Rosendael, il venait d'organiser le premier Festival Folk de la région l'année précédente (voir ICI). Notre premier concert a lieu le 23 août à la MJC de Malo les Bains, en première partie d'un groupe flamand "Den Drogen Harings". Philippe Dewaele et Philippe Lanères nous rejoignent en septembre. Nous faisons quelques concerts à Steenvoorde et à Uccle (B) et en décembre à la MJC Marx Dormoy de Lambersart, en première partie de " De Snaar". Le dernier concert sera à Fleurbaix le 14 mars 1975 puis les Philippe quittent la région et Jean-Louis aussi quelques mois plus tard.

Les musiciens
Christian Declerck : dulcimer, chant
Philippe Dewaele : mandoline, flûte, cuillers
Philippe Lanères : violon
Jean-Louis Montagut : chant, guitare, cornemuses

Pour son départ, Jean Louis organise une fête avec le groupe Mabidon :

Photo Jean-Marie Dewitte dit Félix, collection J L Montagut


Jean Louis avait enregistré le concert à Fleurbaix en juin 1975 ici ou ici

On retrouve Jean Louis en Lorraine dans le groupe Bœuf Gros Sel


*******

Après le départ de Jean Louis et des Philippe, j'anime un atelier danses folk dans la salle du premier étage de la MJC, j'ai retrouvé ces photos : la première transmise par Annick Baudry (1949-2022) alors secrétaire de la MJC et les autres, d'un bal de la même époque, je ne me souviens plus qui me les a envoyées.


atelier de danses folk, MJC Rosendael


bal folk MJC Rosendael



la MJC de Rosendael en 1975



mercredi 28 février 2024

Colloque à Boulogne sur Mer

 du 12 au 14 mars 2014

Effervescence littéraire, dynamisme musical

à l'ULCO

21 rue Saint-Louis

*****

à noter l'intervention de nos fidèles lecteurs et contributeurs de ce blog :

Le 14 mars de 14h à 14h20 : Agnès Martel et Bruno Bachimont "Les amours et conclusions du mariage de Magritte et Jean Franchois, chanson patoise"







samedi 3 février 2024

Paul Pieffort, artiste

mise en ligne le 1/5/2013
mise à jour le 23/11/2024 : ajout d'un lien, en bas de page
mise à jour le 3/2/2024 : ajout des attaches de Paul Pieffort avec le Pas de Calais

 Paul PIEFFORT,
collection personnelle

Paul Isidore PIEFFORT est né à Paris le 2 septembre 1856, fils de Louis (employé de bureau) et Albertine BERTOLINI. On trouve mention de son activité dans l'Agenda de la curiosité de A. Deligny publié en 1889, il se dit réparateur d’épinette, domicilié 143 rue du Mont Cenis. En 1891 il se déclare artiste sur la liste électorale de Paris, il est alors domicilié 97 rue des Martyrs. En 1912 il a les honneurs du journal Gil Blas qui mentionne son domicile rue Rondelet (un lecteur, que je remercie beaucoup, m'a fait parvenir la copie d'une carte postale dont Paul Pieffort avait utilisé le verso imprimé comme carte de visite, mentionnant cette adresse au n°4, ainsi qu'une adresse temporaire "Pendant les fêtes du jour de l'an 19 boulevard des Capucines"). Il décède à hôpital Lariboisière le 21 septembre 1915, il est domicilié 67 rue Labat. L'acte de décès le dit célibataire, mais j'ai retrouvé mention d'un mariage en Angleterre, à Douvres, le 15 décembre 1886, avec Harriet Penn, née en 1851 et décédée dans cette même ville en 1902.
J'ajoute une info découverte ce jour : la grand-mère de Paul Pieffort, Amélie Joseph CABOCHE, est née à Lillers (Pas de Calais) le 28 mars 1791, elle épouse à Paris le 22 janvier 1825, Désiré Théodore Chrisostôme Pieffort, né à Oisemont (Somme) le 22 août 1798. Amélie meurt à Paris 16e le 30 janvier 1883 à son domicile 69 rue du Puit du Jour, son époux est décédé à Paris le 4 janvier 1858. Ce qui donne un lien avec notre région et pourrait peut-être expliquer son intérêt pour l'épinette.

Christian Declerck



Gil Blas


L'épinette du père Piéffort

A cause d'un article, paru ici le mois dernier, sur Paul Buisson, roi des camelots de Paris, et « médium spirite à matérialisations », j'avais été averti que les camelots — passez-moi l'expression, elle est d'argot franc et de belle allure — m'avaient « à la bonne ». C'est-à-dire que les crieurs de journaux, les vendeurs de cartes postales illustrées, et les marchands de ces bocaux où tourne, un poisson rouge, faits de fer mince, me tenaient en sympathie, estime et considération. C'est par là que je fus amené à connaître M. Paul Pieffort, inventeur de l'épinette qui porte son nom, artiste es-terrasses de cafés, et réunions mondaines, ancien chanteur des cours, ancien financier, et par-dessus tout, inventeur, vous dis-je, ou plus exactement rénovateur d'un instrument portatif, charmant et mélodieux. Le grave journal La Nature consacra un bel article illustré à cet instrument, le 13 janvier 1894. C'est une des saveurs de Paris qu'il s'y puisse dénicher dans les pires loqueteux, les dépenaillés, les galvaudeux, une âme d'or ou d'immenses rêves, des philosophies héroïques ou de prestigieux hiers. Tel ce Pieffort, grand vieux bonhomme comme fabriqué à coups de trique tant par la nature que par les fatalités, tout en bosses et tout en replis chaotiquement enchevêtrés, plis du visage, et plis et bosses du vêtement vétuste et du long corps osseux. Mme Waldeck-Rousseau, Sarah Bernhardt, Jean Richepin, Constans, l'ambassadeur, Wlllette, le peintre, le reçurent, le traitèrent en ami, lui achetèrent une épinette. Le Conservatoire national de Musique possède trois épinettes, dont une en bois de rose, don de M. Pieffort. Et pour l'instant, ce Donateur de Pieffort accepterait avec reconnaissance les deux sous que vous mettriez dans sa sébille, à la terrasse du café où il aura joué.
J'ai passé une matinée, chez lui. Chez lui, je veux dire dans sa chambre. Le père Pieffort habite une des 89 chambres à 7 fr. la quinzaine, de l'hôtel des Célibataires, rue Rondelet. Dans sa chambre, trois fois grande comme un plumier d'écolier, il m'a sorti ses souvenirs, ses diplômes, la médaille de bronze qu'il obtint à l'Exposition de 1900, comme ouvrier, dans la section des instruments de musique. Il m'a dit l'histoire de l'épinette, qui est intéressante. Au temps de Charles-Quint, les soldats espagnols s'ennuyant dans les Flandres qu'ils dominaient, perfectionnèrent la bûche allemande, espèce de cithare. Puis l'instrument issu de leurs mains se perdit dans le cortège turbulent des siècles. Une paysanne des Vosges, connue sous le nom de Dorothée, une sorte de sorcière qui habitait le Val d'Ajol, près de Plombières, le retrouva. On ne sait pas du tout comment. C'était, imaginez-vous, une  boîte allongée, terminée à l'une des extrémités par un talon, et à l'autre par une tête avec chevilles en bois, à l'instar du violon. Elle était faite en bois de merisier ou de cerisier et possédait cinq cordes sonores (quatre sol à l'unisson et un do). » C'est ainsi que le décrit le rédacteur de La Nature. Il ajoute : « Les pâtres et les bergers des Vosges en tiraient de jolis airs. » Un Alsacien nommé MuIIer arriva à Paris avec son épinette. Il jouait chez les mastroquets. Il rencontra Pieffort, lequel râclait alors de la guitare. Ils s'associèrent et jouèrent et chantèrent dans les cours. Pieffort qui avait étudié l'acoustique, transforma l’instrument vosgien. Il y ajouta une nouvelle corde, arrondit le talon, et spécialisa les bois.
Il m'a joué de l'épinette. La petite chambre s'emplit de chaudes vibrations. Cela tenait de l'accordéon, du violon et de l'orgue. C'était très émouvant. Les pauvres yeux las et ternes du vieux s'emplissaient d'une lumière liquide. Il me demanda orgueilleusement après avoir joué, s'il ne méritait pas qu'on s'intéressât un peu à son invention ? Si, si. Oui, l'on pourrait suivre sans appréhension l'exemple donné par Willette, par Richepin, par Sarah Bernhardt, par Mme Waldeck-Rousseau. Il y a de plus mauvais modèles. C'est une chose fort élégante et délicate qu'une épinette du père Pieffort.
Le pauvre homme ! L'autre soir, il buvait du café dans un bar, portant avec lui la boîte oblongue, où sont enfermés ses papiers, ses diplômes et son instrument. Un mauvais garçon sauta sur la boîte et s'ensauva avec. Pieffort le poursuivit désespérément. Il y eut des coups. On emmena tout le monde au poste. Pieffort avait sur lui un couteau de chasse que lui avait légué son père. Il fut condamné à vingt-quatre heures de prison pour port d'armes prohibées. Il a désormais un casier judiciaire. Il m'a dit qu'il était déshonoré, qu'il irait en appel, et que si on ne lavait pas son dossier, il en mourrait. Alors, moi, bien gentiment, je demande aux Pouvoirs de rendre l'honneur au Donateur du Conservatoire national de Musique, et au lecteur d'éprouver quelque curiosité de son épinette, quelque désir de la lui acheter.
André Arnyvelde
Gil Blas du 3 février 1912


Le 31 décembre de la même année le journal publie ce petit article :
Pour deux sous.En flânant le long du boulevard des Capucines, près de la station des omnibus, tout à côté d'un bec électrique, on est très agréablement surpris d'entendre des airs vieillots et charmants, sortir d'un instrument démodé, moins aristocratique que le clavecin, sans doute, mais plein de grâce néanmoins et qui, jadis, fit la joie de nos bisaïeules : l'épinette. C'est un luthier délicat, Paul Pieffort, qui a remis en honneur le délicieux clavicorde et qui en obtient des effets ravissants. Ecoutez, voici le grand air de Paesiello. Cela ne coûte rien et l'on passe quelques minutes fort agréables. Pour témoigner sa satisfaction à l'artiste, on achète pour deux sous une affiche en réduction dessinée par Jean Veber. Plaisir des yeux, joie de l'oreille. Dix centimes seulement.

*****

Paul Piéffort s’est également produit dans la région Nord-Pas de Calais au début du XXe siècle, et notamment à Dunkerque comme le relate le Nord Maritime :
28 novembre 1902 : « Un instrument merveilleux, l’épinette de M. P. Pieffort. — Nous avons reçu hier la visite d’un artiste pari­sien, M. P. Pieffort, qui nous a fait bénéficier d’un charmant concert intime avec son instru­ment l’épinette perfectionnée. On sait que l’épinette des Vosges est un instrument dont on joue en pin­çant les cordes avec une plume. Il était fort en vogue au XVIIIe siècle et Jean Jacques Rousseau en raffolait. Les cordes de l’épinette Pieffort sont en acier, comme celle du piano. Certaines dispositions particulières ont permis à M. Pieffort de tirer de cet instrument son maximum d’intensité. Il le pince avec une la­melle d’é­caille. Plusieurs journaux scientifiques se sont occupés de l’épinette Pief­fort. La “Nature” dit qu’elle permet de jouer sur une éten­due de 2 octaves et de­mie à partir du sol grave du violon avec une sonorité spéciale provenant de la nature de l’instrument et des effets qu’il produit ; elle se prête à l’exécution de tous les morceaux ne dépas­sant pas cette étendue. M. Crépaux ajoute que l’instrument se prête à toutes les nuances et est fort agréable à entendre. L’épinette est, de plus, facile à jouer ; en quelques heures une personne ignorant la musique exécute cer­tains airs populaires, des danses notam­ment ; c’est en somme une inven­tion inté­ressante. M. Pieffort nous a joué avec un brio exquis et un sentiment rare Sentier Fleuri, valse de Waldteufel, le Babillage de Gillet, l’entracte de Cavalleria Rusticana de Mascagni, l’Ave Maria de Gounod, les Stances de Flégier, Loin du bal de Gillet et une marche anglaise. C’était tout simplement délicieux et les personnes présentes ont chaude­ment félicité l’artiste. Nous croyons savoir que M. Pieffort se fera entendre jeudi soir à la Brasserie Viennoise, rue de la Marine. Il est sûr d’y obtenir le plus vif succès et pour beaucoup ce sera un véritable émer­veillement. Nous souhaitons que le sympathique inventeur et artiste se pro­duise dans les principaux établissements de notre ville. Pour nous, nous n’en saurons jamais dire assez de bien. »
29 novembre 1902 : « Un régal musical, l’épinette Pieffort. — Pour com­pléter notre article d’hier, nous sommes heureux de faire sa­voir que c’est irrévoca­blement demain soir samedi, que M. Pieffort donnera à la Brasserie Viennoise rue de la Ma­rine, des auditions de son mer­veilleux instrument, l’épi­nette perfectionnée. Tous les amateurs de belle musique vont applaudir le talent du re­mar­quable artiste. M. Pieffort jouera des œuvres modernes et anciennes. Ces derniers mor­ceaux aussi archaïques que le délicieux et mélan­colique ins­tru­ment, ra­nimeront les imaginatifs à 2 siècles en arrière. N’oublions pas que l’immortel Jean Jacques Rousseau faisait de l’é­pinette son instrument favori. »
30 novembre 1902 : « Un régal Musical, l’épinette Pieffort. — Nous rappe­lons aux amateurs de belle musique, de musique ancienne ou mo­derne sur un de ces vieux instruments dont raffolaient nos pères, que M. Pieffort, le rénovateur de l’épi­nette des Vosges, leur offrira ce soir à 8 h 1/2, un dé­licieux concert à la Brasserie Vien­noise rue de la Marine. L’artiste et l’instrument sont merveilleux et cela, nous pouvons dire hau­tement, grâce à l’audition intime que M. Pieffort a donnée, il y a trois jours, aux bureaux du “Nord Maritime”. »
1 décembre 1902 : « L’épinette Pieffort. — Ainsi que nous l’avions prédit, M. Pieffort a obtenu le vif succès avec ses auditions d’épi­nette, hier soir, à la “Brasserie Viennoise”. Les applaudissement n’ont guère fait défaut au sympathique et ha­bile artiste. M. Pieffort se fera entendre demain lundi à 8 h à la “Taverne Franco-Russe”, près la Tour. »
2 décembre 1902 : « Nouvelles religieuses, l’épinette Pieffort. — Ainsi que nous l’a­vions prédit, M. Pieffort a obtenu un grand succès hier à l’é­glise St-Éloi à la messe de 11 h et au salut de 5 h. Pendant ce dernier office, M. Pieffort a joué sur son épinette un re­mar­quable “Salut” de sa composition. C’était un “Salut invocation” à Dieu le Tout Puissant, Roi des Rois, Maître de la terre et du monde demandant sa protection pour les pe­tits, les faibles, les malheureux et se terminant par une bénédic­tion des humains au Créateur. Cette exécution a été merveilleuse­ment soutenue par les orgues que tenait M. Bollaert. Ajoutons que M. Pieffort a dédié à Mme Bollaert fils sa remarquable im­provisa­tion. »

3 décembre 1902
 : « L’épinette Pieffort. — M. Pieffort, le virtuose de l’épi­nette a ob­tenu un vif succès, hier soir, au café “Franco-Russe” près de la Tour. Le maître a absolument émerveillé son auditoire qui ne lui a pas mé­nagé les applaudissements. Les mélodies les plus ravis­santes, les airs anciens, les morceaux d’opéra, tout a été rendu avec un brio que M. M. les Présidents de la plupart des Cercles de Dunkerque vont de­mander à M. Pieffort de vouloir bien donner des auditions intimes. Nous osons espérer que M. Pieffort, qui se proposait de rentrer à Paris, nous restera encore quelques jours. »
10 décembre 1902 : « L’épinette Pieffort. — M. Pieffort, le vir­tuose de l’é­pi­nette, a donné, hier soir, à 9 h, une magnifique audition au “Cercle d’Es­crime”. C’est avec un art incomparable qu’il a joué sur ce merveilleux ins­trument la Sérénade de Severo Torelli, Simple Aveu de Francis Thomé, les Stances de Flégier, Babillages d’Ernest Gillet, une Pavane Louis XIII et de nombreux autres morceaux. M. Bollaert fils a prêté son concours à cette charmante pe­tite fête en tenant le piano avec sa maîtrise habituelle. Ajoutons que M. Pieffort a fait une très intéressante causerie sur l’é­pi­nette, sur l’historique de cet instrument et ses re­cherches pour y apporter des perfectionnements récompensés à l’Exposi­tion de 1900. Comme nous l’avons dit, M. Pieffort a été invité à se faire en­tendre dans les principaux cercles de notre ville. »
16 décembre 1902 : « L’épinette Pieffort. — M. Pieffort, le vir­tuose de l’é­pi­nette, a quitté Dunkerque ce matin pour se faire entendre à Lille et à Rouen. Hier, dimanche, M. Pieffort a donné une remarquable audition au collège des Dunes et, dans la soirée, il s’est fait applaudir dans l’un des princi­paux cercles de la ville. Espérons que le sympathique artiste nous reviendra pour la saison pro­chaine. Le talent avec lequel il a fait vibrer son cu­rieux et ar­chaïque ins­trument ne sera pas oublié de si tôt à Dunkerque »



En 1906 il se produit de nouveau à Dunkerque :
16 décembre 1906 : « L’épinettiste luthier P. Pieffort, au café Franco-Russe. — Nous avons annoncé l’arrivée à Dunkerque de ce sympathique et ori­ginal artiste. Nous avons dit que M. Pieffort était le réno­vateur de l’épinette des Vosges, le mélancolique instrument à cordes que Jean Jacques Rousseau trouvait si expressif et si séduisant. M. Pieffort donnera ce soir, au café Franco-Russe, à 8 h 1/2, une audi­tion qui sera un véritable régal artistique. M. Pieffort fabrique lui-même ces délicats instruments qu’il touche d’une façon merveilleuse et divine. Il y joue et interprète tout ce qui vient de son âme d’artiste, il ne pro­cure pas seulement l’enchantement mais l’émerveille­ment. Demain dimanche, on entendra M. P. Pieffort à midi 1/2 au café du Soleil, place Jean-Bart. »

*****

En complément, l’article publié dans La Nature en 1894


collection personnelle


et la page de titre de sa méthode conservée à la Bibliothèque Nationale




Une des épinettes données par Paul Piéffort au Musée du Conservatoire de Musique de Paris



*****


Jean Jacques Révillion m'a transmis des photos d'une épinette Pieffort, petit format, qui est dans sa collection.
On peut juger du beau travail de lutherie fait par cet amateur.



cliquez pour agrandir



*****

à noter qu'il n'a aucun lien de parenté avec l'horloger-bijoutier Paul Emile PIEFORT (1840-1900) installé 38 passage Vivienne, où il vendait des tableaux avec boîte à musique, et des boîtes à musique

******

Une page plus complète sur l'artiste épinettiste ICI

Carnaval de Dunkerque, Les 3 joyeuses

 Le carnaval de Dunkerque est pour bientôt, cette vidéo de 1993 est une excellente approche.


Né du désir de vie des pêcheurs en partance pour les campagnes à la morue en Islande, réinventé en 1946 après la destruction totale de la ville, c’est le carnaval de Dunkerque. Il garde son caractère originel : une immense fête populaire, dans les rues, les cafés, au bal, au travail, chez les gens. Histoires de vies et histoires de fêtes s’entremêlent avec humour et passion. Une remarquable étude de ce carnaval qui reste unique en son genre.

Les Trois joyeuses de Marie-André Devynck et Pierre Ducrocq






mardi 30 janvier 2024

Ferdinand Brunet, chansonnier lillois (1831-1900)


L'un des nombreux chansonniers patoisants lillois, collaborateur du journal La Vaclette.

Il est né à Comines (Nord) le 3 décembre 1831, fils de Jean Baptiste, serrurier, né à Saint Omer et petit-fils de Pierre, boulanger, né à Sercus. Il épouse Catherine Cauchefer  à Lille le 18 juin 1855, elle est dévideuse, née à Tourcoing en 1829. Ils décèdent tous les deux à Lille en 1900 à quelques mois d'intervalles, l'épouse en février et notre chansonnier le 11 juillet, il était tourneur en fer chez Blondel à La Madeleine.

La BNF conserve une douzaine de chansons imprimées sur feuilles volantes :


source Gallica

• Chanson nouvelle en patois d'Haubourdin, chantée par la Société du Bon Coing, air nouveau (1860)
    - Me v'là : Jacquot Biel'-Cauche
• Chanson nouvelle chantée par la société du Bon Coing à Haubourdin, air : N'oublie jamais Liquette (1863 et 1864)
    - Quand j'ai marié, ah ! comme j'étos bénache !
• Chanson nouvelle chantée par la société du Bon Coing à Haubourdin, air : De la polka (1862)
    - Acoutez l'drole d'infilure
• Chanson nouvelle chantée par la société du Bon Coing à Haubourdin, air  nouveau (1860)
    - On peut dir' que ches fillett's
• Chanson nouvelle en patois de Lille chantée par la Société de l'Harmonie, à Loos (sd)
    - Je n'connos rien d' pu drôle
L'femme à maronne, chanson nouvelle chantée par la Société de la Maison-Blanche à Haubourdin, air : Ah ! tu t'en souviendras, Nicolas (1861)
    - Zizine à s'n homm' dijot l'aut' fos
• Chanson nouvelle chantée par la société du Bon Coing à Haubourdin, air : De petit Price et Marianne Tambour (sd)
    - J'ai, voulant goûter du mariache
• Chanson nouvelle chantée par la société du Bon Coing à Haubourdin, air : du Carnaval de Desrousseaux (sd)
    - Vous connaichez tertous, bien sûr
• Chanson nouvelle chantée par la société du Bon Coing à Haubourdin, air : de la Comête (1862)
    - Je n' poros jamais dire
• Chanson nouvelle chantée par la Société de la Maison-Blanche à Haubourdin, air nouveau (1861)
    - Din ch' bas monde y faut toudis rire
Les soulotsChanson nouvelle en patois de Lille chantée par la Société de l'Harmonie, à Loos  (1865)
    - On peut dire qu'on fait s'affaire

Avec ces chansons en patois, il y a aussi deux chansons en français, dont la musique est d'Adolphe De Geyter :

Les baiser des Adieux, chanson créée aux concerts de l'Ophéon, par l'auteur, dédiée à Edmond De Geyter, propriété exclisve de Polyrore Cassoret [beau frère d'Adolphe De Geyter]

source : Gallica


Le danseur Rigolo, chansonnette

source : Gallica


Les chansons, que l'on peut se procurer chez P. Cassoret, à Lille, rue de Ronchin 60
Chants patriotiques : 1° La Concurrence Allemande ; 2° La France t'attend ; 3° Pour le Salut de la Patrie
Romances : 4° Les Hirondelles sont revenues ; 5° Femmes aimez ; 6° Le Baiser des adieux
Chansonnettes : 7° Le Danseur Rigolo
Dont on peut supposer qu'elles ont les mêmes auteurs et compositeurs.
Adolphe De Geyter est le frère cadet de Pierre, compositeur de l'Internationale, avec qui il était en conflit à propos de la paternité de la musique de ce chant.